Vincent Lambert s’en va vers sa fin corporelle. Après un arrêt de la Cour de cassation, les médecins de l’hôpital de Reims ont annoncé, mardi, l’arrêt des traitements le maintenant en vie. Au-delà du déchirement familial entre les parents d’un côté, l’épouse et une partie de la fratrie de l’autre, notre XXIème siècle se rend compte que face à la mort, il semble plus démuni que le Moyen-Age.
mort
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Vincent Lambert et le désarroi du XXIème siècle
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Affaire Vincent Lambert : où est l’amour ?
Faut-il laisser Vincent Lambert s’en aller ou le maintenir en survie artificielle ? Où est l’amour, la compassion dans ce chaos médiatique où chacun y va de son avis, d’autant plus péremptoire qu’il est fondé sur l’ignorance ? Une chose au moins est certaine : cette affaire en dit long sur l’état de notre société.
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MAUDIRE ET MOTS DIRE
Un poème qui vient de sortir. Prenez-le, si tel est votre désir.
Prendre les mots par la main
Par les pieds par les oreilles
Par tous les bouts qui dépassent
Oui même là et là
Les dresser pour les placer
Dans la clairière du temps
Rangs serrés garde-à-vous fixe
Pas un mot plus haut que l’autre
Qu’ils fassent silence complet
Qu’ils soient maudits sans mot dire
Ils ont commis tant de crimes
Ourdi tant de trahisons
Précipité tant de chutes
Annoncé tant de défaites
Désignant sage le fou
Laissant le sage sans voix
Glorifiant le poltron
Humiliant l’homme-droit
Adorant tous les reflets
Haïssant tous les soleils
Les mots sont tous enduits
De mélasse et de mensonges
Pour capturer notre esprit
Et nous le rendre poisseux
Que nul n’échappe à leur glu
A leur sirop de fiel
Amertume doucereuse
Confuse confiserie
De l’or ils font de la boue
Alchimistes à l’envers
D’eux plus rien à tirer
Nul besoin de jugement
Abattons-les sur-le-champ
Non c’est mieux noyons-les
Dans la rivière d’acides
Qu’aucun d’entre eux n’en réchappe
Le feu qu’ils ont étouffé
Ne peut plus les consumer
Alors que le feu liquide
Les ronge jusqu’à la moelle
Jean-Noël Cuénod
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8 BÉATITUDES pour PÂQUES 17
Que vous possédiez ou non la foi, ne passez pas à côté de ce voyage, celui de Jésus le Christ ; c’est du vôtre qu’il s’agit. Injustice, injure, torture, trahison, abandon, angoisse, indifférence, mépris, mort… Autant d’étapes franchies par le Fils de l’Homme. Laissez dans l'ornière les églises et leurs dérives. Que vous guide le nombre 8.
A lire ci-dessous et/ou à ouïr ce fichier audio du poème dit par l'auteur
Et danse le Christ danse danse
Dense est la pluie sur nos cendres
Sombre haleine exhalée du sol
Soleil de sel chauffant l’humus
Humide des vieilles colères
Choléra serpent des ruines
Runes griffées sur les pierres
Pire menace à l’horizon
Et danse le Christ danse danse
Dense est la moiteur de la chair
Parchemin où la peur s’écrit
Cri surgit du cœur de la gorge
Forge des paroles de fer
Fertilité du champ des morts
« Morts ! Laissez les morts s’enterrer »
Terre Terre voici la vie !
Et danse le Christ danse danse
Dense est la vie au sein des morts
Meurt et revit dans le souffle
Souffre en creusant ton souterrain
Sous tes reins palpite le monde
Monde monstre qui fouille
Farfouille dans les coffres forts
L’or pour le transformer en clous
Et danse le Christ danse danse
Dense est la neuvième heure
Heurs malheurs bonheurs dans le neuf
Neuf où tout sera consommé
Consumé, ce présent vieux
Plus vieux que tous les passés
Trépassés aux mémoires vives
Rive où le futur n’a nul port
Et danse le Christ danse danse
Dense est le noyau du ciel
Scellé dans le centre du sol
Soleil noir des nuits sanguines
Sang même sang qui s’écoulait
Coulait de tes mains déjà mortes
Mordues par tous les clous du monde
Onde du sang ciel et sol
Et danse le Christ danse danse
Dense est le son au fond des âges
Sagesse sans fin ni lieu
Lien qui libère et relie
Relit les signes de ta main
Maintient cap de Bonne-Espérance
Errance pour mieux veiller
Réveiller la voix la voie
Et danse le Christ danse danse
Dense est le pain de nos sueurs
Sœurs d’eau de sel à fleur de peau
Pauvre et léger, le fils de l’Homme
Comme un parfum d’herbe brûlée
Braise en gerbe sur nos forêts
Furets porteurs de feu d’enfance
En tous sens perdus retrouvés
Et danse le Christ danse danse
Dense est le vin notre partage
Sage rage de ton Judas
Justice soit rendue au traître
Maître qui a rendu possible
L’impossible divinité
De l’humanité en dérive
Rêve désormais éveillé.
Jean-Noël Cuénod
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L’Hirsute des Sables mord la poussière. Kadhafi tué sans autre forme de procès
Il a donc péri, l’Hirsute des Sables. Dans quelles circonstances? On ne sait pas trop. Le monde entier regarde de mauvaises vidéos captées par des smartphones atteints de Parkinson. Lynché? Abattu d’une balle dans la nuque? Fauché par une balle perdue (pas pour tout le monde)? En tout cas, l’Encombrant Kadhafi débarrasse le plancher des dromadaires. Tout était mal qui finit bien. Pas de procès gênant, surtout. Ouf!A la faveur, si l’on ose dire, de cette exécution, le Ouèbe diffuse un extrait des mémoires de Condoleezza Rice, l’ancienne tête diplomatique de Deubelyou Busch (lire le lien). Elle y glose sur la passion que lui vouait l’Hirsute. Le portrait qu’elle en dresse est celui d’un malade mental au dernier degré. Ce n’est pas exactement une info hyperexclusive. On se doutait bien que Kadhafi éprouvait quelques difficultés à mettre de l’ordre dans ses neurones tordus.
Mais comment un type aussi malade a-t-il pu régner pendant 40 ans? Par un réseau dense de complicités, tout d’abord à l’intérieur de la Libye où les chefs de tribus ont reçu une part de la manne pétrolière. Cette manne leur a permis de tenir leurs gens et de vivre sans se contenter d’une poignée de dattes et d’un verre de lait de chamelle. Servir un fou dangereux peut se révéler profitable. Aujourd’hui, ces roitelets ont sans doute changé leur kalachnikov d’épaule en sautant à pied joint dans le bon camp.
Croyez-vous qu’ils ressentent l’urgente nécessité de traduire l’Hirsute devant un tribunal et d’organiser un procès qui les mettrait aussitôt en accusation?Mais les complices du cinglé se situaient aussi dans les plus hautes sphères de la politique internationale. Bush a remis en selle Khadafi. Sarkozy a fait planter une tente de bédouin en plein Paris pour lui montrer à quel point la France l’appréciait.
Croyez-vous que les chefs d’Etat convenables auraient sauté de joie en apprenant que l’accusé Kadhafi – on imagine la plaidoirie de Me Vergès – allait rappeler toutes les papouilles qu’ils prodiguèrent au tyran de Syrte?Désormais, l’Hirsute des Sables redevient poussière dans un désert plombé par le silence.
Jean-Noël Cuénod -
La vraie mort d’Oussama Ben Laden
Oussama Ben Laden fait partie de ces rares criminels de l’Histoire dont l’annonce du trépas est saluée. Il a vécu par l’épée. Et c’est par l’épée qu’il a péri. Mais la vraie mort du chef d’Al Qaïda n’est pas le fait d’une section hyperprofessionnelle de l’armée armée des Etats-Unis. Ce sont les révolutions arabes qui ont porté un coup fatal à son programme de haine régressive. Les peuples en colère du Maghreb et du Proche-Orient n’ont pas appelé à la destruction d’Israël, du Grand Satan américain et des Petits Satan français et britanniques, ni hurlé des slogans intégristes. Ils se sont soulevés pour établir, non pas un califat rétrograde, mais la démocratie et l’Etat de droit, toutes notions défendues par l’Occident.
Certes, ce qui reste d’Al Qaïda frappera encore ici ou là, notamment au Maghreb, comme l’attentat de Marrakech l’a démontré. Raison de plus pour les Occidentaux de ne pas réitérer les erreurs de jadis. Qu’elles soutiennent politiquement et économiquement les jeunes démocraties arabes. Si nous ratons ce train-là, alors des clones de Ben Laden risquent fort de ressurgir.
La vidéo de l'annonce par le président Obama de la mort d'Oussama Ben Laden